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sont, à bien des égards, organisées diféremment, elles ont aussi des besoins tout diférens. Chaque espece [484] a des raports particuliers avec ce qui l’environne : ce qui est utile à l’une, est inutile ou même nuisible à l’autre : elles sont dans les mêmes lieux, sans être dans les mêmes circonstances.

Ainsi, quoique les principales idées qui s’aquierent par le tact, soient communes à tous les animaux, les especes se forment, chacune à part, un sistême de connoissances.

Ces sistêmes varient à proportion que les circonstances diferent davantage ; et moins ils ont de raports les uns avec les autres, plus il est dificile qu’il y ait quelque commerce de pensées entre les especes d’animaux.

Mais puisque les individus qui sont organisés de la même maniere éprouvent les mêmes besoins, les satisfont par des moyens semblables, et se trouvent à peu près dans de pareilles circonstances ; c’est une conséquence qu’ils fassent chacun les mêmes études, et qu’ils aient en commun