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jours à la nôtre de nouveaux mouvemens, et qui la fait tendre à une plus grande perfection.

Ce ressort est la parole. J’ai fait voir ailleurs combien le langage contribue aux progrès de l’esprit humain. C’est lui qui préside aux sociétés, et à ce grand nombre d’habitudes qu’un homme qui vivroit seul ne contracteroit point. Principe admirable de la communication des idées, il fait circuler la seve qui donne aux arts et aux sciences la naissance, l’acroissement et les fruits.

Nous devons tout à ceux qui le cultivent avec succès. Ils nous aprennent à les copier, jusques dans la maniere de sentir : leur ame passe en nous avec toutes ses habitudes, nous tenons d’eux la pensée.