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Les habitudes naissent du besoin d’exercer ses facultés : par conséquent le nombre des habitudes est proportionné au nombre des besoins.

Or, les bêtes ont évidemment moins de besoins que nous : dès qu’elles savent se nourir, se mettre à l’abri des injures de l’air, et se défendre de leurs ennemis ou les fuir, elles savent tout ce qui est nécessaire à leur conservation.

Les moyens qu’elles emploient pour veiller à leurs besoins sont simples, ils sont les mêmes pour tous les individus d’une même espece : la nature semble avoir pourvu à tout, et ne leur laisser que peu de chose à faire ; aux unes, elle a donné la force : aux autres l’agilité, et à toutes des alimens qui ne demandent point d’aprêt.

[479] Tous les individus d’une même espece étant donc mus par le même principe, agissant pour les mêmes fins, et employant des moyens semblables, il faut qu’ils contractent les mêmes habitudes, qu’ils fassent les mêmes choses, et qu’ils les fassent de la même maniere.