n’en connaissons aucune essence. Il faut s’assurer des connaissances qu’on a à cet égard. Quand on ne connaît aucune essence, il ne reste qu’à faire l’énumération des qualités. Nous ne connaissons l’essence véritable ni du corps ni de l’âme. Nous en connoissons l’essence seconde. L’essence seconde du corps ne peut être identique avec l’essence seconde de l’âme. De l’essence seconde de l’âme, il s’ensuit que la réflexion n’est qu’une manière de sentir. Il s’ensuit encore que l’âme est une substance simple. Avantage de la méthode qu’on a suivie dans les raisonnemens précédens.
Il est difficile de remarquer tout ce qu’on sent. Il est difficile de s’assurer de l’évidence de sentiment. Parce que nous supposons ce qui n’y est pas. Parce que nous nous déguisons ce qui est en nous. Il y a cependant des moyens pour s’assurer de l’évidence de sentiment.
Pour s’assurer de l’évidence de sentiment, il faut apprendre à ne pas confondre l’habitude avec la nature. L’âme acquiert ses facultés comme ses idées. Il faut juger des qualités que nous croyons avoir toujours eues, par celles que nous savons avoir acquises. Comment nous pouvons juger de ce que nous avons acquis dès les premiers momens de notre vie.