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chapitre, dernier verset, après bien des bénédictions temporelles, dit : « Où est le sage ? et il entendra ces choses ; etc. » ) Et les visions de tous les prophètes seront à votre égard comme un livre scellé, lequel si on donne à un homme savant, et qui le puisse lire, il répondra : Je ne puis le lire, car il est scellé ; et quand on le donnera à ceux qui ne savent pas lire, ils diront : Je ne connois pas les lettres. Et le Seigneur m’a dit : Parce que ce peuple m’honore des lèvres (en voilà la raison et la cause ; car s’ils adoroient Dieu de cœur, ils entendraient les prophéties), mais que son cœur est bien loin de moi, et qu’ils ne m’ont servi que par des voies humaines : c’est pour cette raison que j’ajouterai à tout le reste d’amener sur ce peuple une merveille étonnante, et un prodige grand et terrible ; c’est que la sagesse de ses sages périra, et leur intelligence sera… »

Prophéties. Preuve de divinité. Is., xli : « Si vous êtes des dieux, approchez, annoncez-nous les choses futures, nous inclinerons notre cœur à vos paroles : apprenez-nous les choses qui ont été au commencement, et prophétisez-nous celles qui doivent arriver. Par là nous saurons que vous êtes des dieux ; faites-le bien ou mal, si vous pouvez : voyons donc et raisonnons ensemble. Mais vous n’êtes rien, vous n’êtes qu’abomination ; etc. Qui d’entre vous nous instruit (par des auteurs contemporains) des choses faites dès le commencement et l’origine ? afin que nous lui disions : Vous êtes le juste. Il n’yen a aucun qui nous apprenne ni qui prédise l’avenir. » — xlii : « Moi qui suis le Seigneur je ne communique pas ma gloire à d’autres. C’est moi qui ai fait prédire les choses qui sont arrivées, et qui prédis encore celles qui sont à venir. Chantez-en un cantique nouveau à Dieu par toute la terre. » —xliii, 8 : « Amène ici ce peuple qui a des yeux et qui ne voit pas, qui a des oreilles et qui est sourd : que les nations s’assemblent toutes. Qui d’entre elles et leurs dieux nous instruiront des choses passées et futures ? Qu’elles produisent leurs témoins pour leur justification ; ou qu’ils m’écoutent, et confessent que la vérité est ici. Vous êtes mes témoins, dit le Seigneur, vous et mon serviteur que j’ai élu, afin que vous me connoissiez, et que vous croyiez que c’est moi qui suis. J’ai prédit, j’ai sauvé, j’ai fait moi seul ces merveilles à vos yeux ; vous êtes mes témoins de ma divinité, dit le Seigneur. C’est moi qui pour l’amour de vous ai brisé les forces des Babyloniens ; c’est moi qui vous ai sanctifiés et qui vous ai créés. C’est moi qui vous ai fait passer au milieu des eaux et de la mer et des torrens, et qui ai submergé et détruit pour jamais les puissances ennemies qui vous ont résisté. Mais perdez la mémoire de ces anciens bienfaits, et ne jetez plus les yeux vers les choses passées. Voici. je prépare de nouvelles choses qui vont bientôt paroître, vous les connoîtrez : je rendrai les déserts habitables et délicieux. Je me suis formé ce peuple, je l’ai établi pour annoncer mes louanges, etc. Mais c’est pour moi-même que j’effacerai vos péchés et que j’oublierai vos crimes ; car pour vous repasser en votre mémoire vos ingratitudes, pour voir si vous avez de quoi vous justifier, votre premier père a péché, et vos docteurs ont tous été des prévaricateurs. » — xliv. Je suis le premier et le dernier, dit le Seigneur ; qui s’égalera à moi ? qu’il raconte l’ordre des choses