le plus glorieusement ; vos divinités, celles pour lesquelles j'ai le plus de respect et de vénération. C'est ainsi que maintenant même, au début de ce discours, je ne crois pas devoir me placer devant un tel auditoire sous de meilleurs auspices que sous ceux du grand Esculape, qui honore la citadelle de votre Carthage d'une si visible protection. A la louange de ce dieu j'ai composé en grec et en latin un hymne, que je vais vous réciter, et dont je lui ai déjà fait la dédicace. Car je ne suis pas pour lui un adorateur inconnu, un fidèle récemment initié, un pontife peu favorablement accueilli : déjà, en prose comme en vers, je lui ai offert le tribut de ma respectueuse éloquence. Pareillement donc je chanterai ici son hymne dans les deux langues. Je le fais précéder d'un dialogue écrit aussi en grec et en latin, dont les interlocuteurs seront Sabidius Severus et Julius Persius : tous deux chers l'un à l'autre et aimés de vous à juste titre par leurs services publics ; tous deux se valant pour l'instruction, pour l'éloquence, pour les vertus du coeur ; si bien qu'on ne saurait dire ce qui les distingue le plus, ou leur modestie pleine de calme, ou leur infatigable activité, ou leurs honneurs éclatants. Unis par une concorde parfaite, ils n'admettent entre eux de lutte et de rivalité que sur un point, à qui des deux chérira le mieux Carthage ; et, dans ce noble assaut, où ils déploient
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