Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

retour. Il a ensuite rappelé que chez d'autres peuples, dans d'autres villes, on m'avait décerné et des statues et d'autres honneurs. Pouvait-il s'ajouter quelque chose à ce pompeux éloge prononcé par un illustre consulaire ? Oui : car il a cité encore le sacerdoce dont je suis revêtu, pour établir que je jouis à Carthage de la position la plus honorable. Il a enfin, bienfait le plus précieux, le plus éclatant de tous, joint à ces témoignages si flatteurs la recommandation de son suffrage. Puis, quel a été son résumé ? Il a promis qu'il m'érigerait une statue à ses frais dans Carthage ; lui, homme à qui toutes les provinces se félicitent de consacrer partout des chars à quatre et à six chevaux. Que manque-t-il donc pour établir et sanctionner ma gloire, pour mettre le comble à ma célébrité ? je le demande, que manque-t-il ? Émilianus Strabon, personnage consulaire, que bientôt les voeux de tous verront porté au proconsulat, a fait dans le sénat de Carthage une motion relative aux honneurs qu'il veut me faire décerner, et tous les sénateurs se sont rangés à son avis. Cet assentiment ne vous paraît-il pas être un sénatus-consulte ? J'ajoute une autre circonstance : c'est que, par leur empressement à voter une place pour la statue, tous les Carthaginois présents à cette auguste assemblée ont voulu faire comprendre, je l'espère du moins, que s'ils remettaient à la séance prochaine le décret