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et à l'orient par les Indes, des généraux et des satrapes étaient partout répandus ; chaque contrée avait ses esclaves royaux. C'étaient des coureurs de jour, des veilleurs de nuit ; les uns portaient à chaque instant des messages ; les autres allumaient assidûment des fanaux ; et ces clartés qui brillaient alternativement sur tous les points du royaume apprenaient à l'empereur en un seul jour ce qu'il lui importait de savoir.

Chapitre 27

C'est à un pareil système de monarchie que l'on peut comparer le grand royaume du monde, si pourtant on a le droit de mettre en parallèle le maître, le souverain des dieux, et la nature lâche et corrompue des mortels. Or, lorsqu'il est inconvenant pour un homme, pour un roi, d'exécuter par lui-même tout ce qui peut lui être profitable, combien ne sera-ce pas plus inconvenant à l'égard de Dieu ? Ainsi n'en doutons pas : Dieu se maintient toujours parfaitement dans sa dignité. Des hauteurs où il réside, il a placé des puissances secondaires dans toutes les parties du monde et de l'univers. Ces puissances qui résident dans le soleil, dans la lune et dans la vaste étendue du ciel, garantissent par leur sollicitude la conservation de tous les habitants de la terre. Mais cette surveillance ne leur demande pas l'aide d'un grand nombre de subordonnés, comme il arrive pour l'homme, qui est contraint de s'associer d'autres hommes dans ses travaux, attendu que sa faiblesse le condamne à avoir besoin d'une foule de bras. Voyez les mécaniciens mettre en mouvement un nombre infini de machines à l'aide d'