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contagieux ; les ouragans dissipent et purifient les courants d'air trop intenses ou d'une nature viciée ; la chaleur adoucit les rigueurs d'un froid glacial ; le froid de l'hiver tempère les chaleurs du feu que la terre couve dans son sein. Des animaux croissent, d'autres se développent auprès d'autres qui passent ; une génération qui naît pullule sur une qui meurt ; et un certain nombre en disparaissant fait place à un même nombre qui vient à la lumière.

Chapitre 24

Il nous reste à traiter du point capital de cette question, c'est-à-dire à parler de celui qui administre le monde ; car il semblerait que quelque chose manquât à mon discours, si, parlant sur le monde, peut-être sans talent, du moins le mieux qu'il m'est possible, je ne faisais mention de cet être souverain. Or, contrairement à ce que dit Platon, il vaut encore mieux parler même insuffisamment de lui, que de n'en point parler du tout. C'est une opinion ancienne comme le monde, et profondément gravée dans les esprits, que l'existence d'un Dieu auteur de toute créature, et en même temps principe de conservation et de persistance pour tout ce qu'il a formé. Rien n'est si vigoureusement constitué, que, sans le secours de Dieu, il puisse se suffire par sa propre nature. C'est en suivant cette opinion que les poètes ont osé dire que tout est plein de Jupiter, dont la présence se révèle,