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à ce monde un accord dont les résultats sont un agrément, une grâce, une jeunesse éternelle.

Chapitre 22

Car enfin est-il rien de plus admirable que le monde ? Louez n'importe quel objet ; ce sera une portion du monde que vous louerez ; admirez où vous voudrez de l'ordre, de l'harmonie, de la grâce ; ce sera le monde, ce sera son influence que vous retrouverez dans tout ce que vous aurez à louer. Rien, je vous prie, saurait-il paraître gracieux et bien ordonné, sans que le secret de sa beauté tienne à ce qu'il est imité du monde ? c'est ce qui a valu à celui-ci chez les Grecs le nom de g-kosmos (ornement). La marche du soleil, de la lune et des autres astres lumineux dans des routes toujours constantes, avec des révolutions déterminées et exemptes de toute erreur, établit la division et le renouvellement des temps. Qu'elles sont belles et fécondes, ces heures qui tantôt nous ramènent les chaleurs de l'été, tantôt répandent autour de nous les frimas de l'hiver ! La série des jours et des nuits forme les mois, les mois font les années, les années la suite des siècles. Le monde est incommensurable de grandeur, admirable dans la rapidité de ses révolutions, dans l'éclat dont il brille, dans sa vigueur inaltérable, dans sa fraîcheur de jeunesse. C'est lui qui fait naître les animaux : animaux terrestres, aquatiques,