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aigus, sont appelés, en grec, épiclintes ; ceux qui bondissent, déplaçant et replaçant les corps selon un plan vertical et à angles droits, s'appellent brastes ; ceux qui semblent engloutir, s'appellent chasmaties ; ceux dont la violence produit des déchirements dans le sol, s'appellent rhectes. A la suite de ces phénomènes, certaines localités lancent des exhalaisons, d'autres vomissent des rochers, quelques-unes du limon ; il en est qui font jaillir des sources dans des lieux où l'on n'en avait jamais vu, traçant de nouvelles routes à des fleuves étrangers. On nomme ostes, les mouvements qui bouleversent le sol ; palmaties, ceux qui, tout en l'agitant et le faisant trembler, ne présentent aucun danger de chute, et ne font pas dévier les corps de la verticale ; on appelle mycetias, les sourdes harmonies produites sous terre par ces courants incessamment inquiets. Ce sont enfin de véritables mugissements qui s'échappent comme de profonds soupirs, lorsque ces mêmes courants, trop faibles pour ébranler la terre, se dirigent en tous sens à la surface du sol par les chemins qu'ils rencontrent.

Chapitre 19

Sur la mer on trouve des phénomènes analogues, lorsque la masse des flots qui s'élancent va tantôt frapper en avant les rivages, tantôt se replier en arrière sur les golfes les plus reculés. C'est le résultat d'une sympathie sensible entre le ciel et la mer, sympathie qui