Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/246

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Loin de croire que les fautes des gouvernants puissent rester impunies, il pense qu'ils doivent de leurs actes un compte d'autant plus sévère qu'ils sont placés plus haut par leur pouvoir. D'autres formes de républiques également morales lui semblent pouvoir être imaginées ; mais pour celle qu'il décrit et où il veut faire régner l'ordre il recommande au législateur de suppléer avant tout au déficit des lois ou de corriger celles qui sont vicieuses, et de faire ensuite porter ses améliorations sur les moeurs qui seront dépravées et sur les institutions qui compromettraient les intérêts de l'état. Or, en supposant que les bons conseils et la persuasion ne puissent agir sur une multitude trop dépravée, il faudra l'arracher à ses habitudes par la violence et contre son gré. Mais dans une cité bien active, comme il le remarque, toute la population se laisse naturellement aller à la voix de la justice et de la bonté. De tels citoyens aiment leurs proches, respectent les magistrats, écartent l'intempérance, répriment l'injustice : la pudeur et les autres qualités qui honorent une existence sont les objets de leurs hommages particuliers. Mais ce ne sera pas à l'improviste qu'une multitude assemblée se régularisera en cité aussi savamment régie ; il faudra qu'au préalable elle ait été composée d'hommes à l'éducation desquels auront présidé les meilleures lois et les plus excellents principes, d'hommes qui