Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/244

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très juste, élevée aussi sous les auspices et sous l'inspiration de l'équité, république qui n'est pas comme la précédente une utopie tout idéale, mais qui a réellement quelque consistance. Dans celle-là le philosophe ne procède pas en son nom, il ne règle pas l'ordre et le bien-être de l'état selon des principes et des fondements établis par lui-même. Il se propose à peu près le problème suivant : “Etant donnés un emplacement, une réunion d'hommes, par quels procédés un législateur pourra-t-il, eu égard à la situation des choses et à la nature des habitants, y faire régner les bonnes lois et les bonnes moeurs ?” Or, dans cette seconde république, Platon veut encore que les enfants soient allaités, soient instruits en commun ; mais pour ce qui est des mariages, des enfants, des patrimoines, des intérieurs, il renonce aux plans par lui tracés dans la première république. Ici les mariages sont une affaire toute privée, toute personnelle, ne regardant que les futurs époux. Seulement, tout en laissant aux parties le droit de contracter mariage comme elles l'entendent, il impose aux chefs de l'état le soin de veiller à ce que les intérêts de la chose publique n'en soient pas compromis. Ainsi, il n'y aura pas empêchement à une alliance entre nches et pauvres, et réciproquement ; même, en maintenant des positions égales de fortune, il y aura utilité à ce que les caractères se mélangent ; à ce qu'un homme violent épouse une femme tranquille, un homme d'un tempérament calme, une femme