Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/241

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appliquées au commandement d'une multitude ne méritent aucune estime si le désordre et le despotisme président à leur emploi. Il faut que les citoyens les plus éclairés d'une part et de l'autre tous les citoyens protégés par la loi obéissent à un pacte commun. Mais pour les républiques qui ne seraient pas établies sur ces plans, Platon ne les regarde pas comme des cités saines ; ce sont à ses yeux des réunions viciées et renfermant des germes funestes. Les républiques dont la raison est la base, disait Platon, sont celles qui sont organisées à l'instar de l'âme, c'est-à-dire dans lesquelles la sagesse et la prudence ayant la primauté, tout le reste de l'être se soumet à l'obéissance ; et de même que l'âme préside exclusivement aux soins de tout le corps, de même le législateur sage doit veiller seul aux intérêts de la république entière. De plus le courage qui est la deuxième partie de la vertu ne se borne pas à maîtriser et à restreindre par son énergie les appétits blâmables, il doit encore veiller dans le sein de l'état. Les hommes en âge de porter les armes doivent, comme de vigilantes sentinelles, se tenir prêts à combattre pour l'utilité de tous. Quant aux esprits remuants, indisciplinés et par conséquent dangereux, le soin de les réprimer, de les contenir, et, s'il le faut même, de les anéantir, appartient à une discipline plus prudente et plus éclairée. Enfin il existe une troisième condition dont l'observance, également désirable selon notre philosophe pour le peuple et pour les gens de la campagne, tient à l'utilité générale, c'est que le gouvernant (et sans cela