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comme la médecine ; il en est d'une troisième essence qui doivent être recherchés pour ces deux considérations à la fois ; par exemple la prudence et les autres vertus, que nous recherchons d'abord pour elles-mêmes, vu qu'elles sont essentiellement supérieures et honorables, ensuite pour un motif étranger à elles, à savoir pour le bonheur parfait, ce résultat si désirable des vertus. C'est encore dans ce sens que certains maux doivent être évités pour eux-mêmes ; d'autres, pour des motifs étrangers ; d'autres enfin, pour les deux raisons réunies : la sottise, par exemple, et les vices analogues, qui doivent être évités pour eux-mêmes d'abord ; ensuite pour les conséquences fâcheuses qui peuvent en provenir, à savoir la misère et l'infortune.

Chapitre 11

Des choses qui sont à désirer il en est que nous nommons sans restriction des biens : ce sont celles qui en tout temps et pour tous constituent des avantages réels par leur présence seule, comme les vertus dont le résultat est un bonheur parfait. Il en est d'autres dont l'utilité toute spéciale ne s'applique ni à tous les instants ni à tous les individus : comme les forces, la santé, les richesses, et tout ce qui tient au corps et à la fortune. Pareillement dans les choses qui sont à éviter, les unes paraissent des maux dans tous les temps et à tous les yeux quand on en éprouve l'obstacle et la contrariété, comme les vices et les infortunes ; les autres nuisent à quelques personnes seulement, et encore n'est-ce pas toujours, comme la maladie, l'indigence et les autres calamités. La vertu tient essentiellement à notre libre arbitre ;