des voluptés, des désirs, une soif inépuisable de jouissances et de sensualités. De la luxure naissent l'avarice et le désordre : celle-là, procédant en sens inverse de la libéralité ; celui-ci, épuisant par des prodigalités excessives toutes les ressources d'un patrimoine.
Chapitre 5
Suivant Platon, la vertu est l'état le plus noble et le plus parfait de l'âme. Elle garantit au mortel avec qui elle s'est identifiée un accord, un calme, une fermeté, même, qui le maintiendront constamment en une harmonie réelle et non supposée avec lui-même comme avec tout ce qui l'entoure. Or, cet état ne devient que plus facile à acquérir, si la raison, solidement constituée dans le siège de son empire, maîtrise, tient toujours en bride les appétits et l'irascibilité ; et si ces principes tumultueux lui obéissent comme des serviteurs tranquillement dévoués à accomplir leur tâche. La Vertu est une, simple ; parce qu'il est dans l'essence de ce qui est bon de n'avoir pas besoin de secours, et que ce qui est parfait doit être un. Ce n'est pas seulement par son excellence réelle, c'est encore par la régularité de ses formes que la vertu se reconnaît. En effet, elle est si bien en rapport avec elle-même qu'elle trouve en elle ses accords et ses proportions. Secondairement Platon reconnaît des vertus moyennes, et d'autres supérieures : les premières, n'ayant ni excès