Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/212

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chose est à suivre, telle chose à éviter, que ceci est honnête, ceci honteux ; que tels actes sont tout à la fois honneur et plaisir ; tels autres, honte et infamie ; qu'enfin nous devons avec une conviction profonde désirer les biens qui sont honorables. Platon reconnaît trois espèces de naturels. Il en appelle un, supérieur et excellent ; un autre, tout à fait immoral et dépravé ; et le troisième, qui tient des deux premiers, est par lui qualifié de moyen. C'est à cet état moyen qu'il veut voir participer l'enfant docile et l'homme disposé à suivre les voies de la modération en même temps qu'il alliera le mérite et les grâces. Pareillement, il conçoit un troisième état intermédiaire entre celui des vertus et celui des vices, état d'où résultent des moralités louables et d'autres dignes de blâme. Entre la science solide et l'ignorance, il est une troisième catégorie, celle que caractérisent l'audace et la jactance ; entre la pudeur et la débauche, viennent se placer l'abstinence et l'intempérance. Entre le courage et la crainte, se placent la honte et la lâcheté. Car les naturels qui tiennent de cet état mixte n'ont pas de vertus sans mélange ; comme aussi ils ne présentent pas de vices exagérés et portés à l'extrême, et ils sont un composé de l'un et de l'autre.

Chapitre 4

L'état le plus criminel est celui qu'il appelle méchanceté : "malitia". C'est celui de