Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/194

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astres, leurs levers, leurs couchers, leurs oscillations, leurs retards, avec une précision telle, qu'il ne saurait y avoir lieu à la moindre erreur. Les jours avec les nuits complètent les mois ; les mois à leur tour s'enferment dans le cercle des années. Ce ne fut que quand ces signaux commencèrent à briller dans la voûte lumineuse du firmament que l'on put assujettir le temps à des calculs. Mais les observations qui se rattachent à ces calculs mêmes auraient été perdues, si un aussi admirable concert avait été suspendu une fois dans le cours antique des âges. En effet, c'est pour que la mesure et la révolution des temps fussent connues, pour que le mouvement de rotation de l'univers fût visible, qu'a été allumé ce brillant soleil ; et, réciproquement, c'est pour qu'un sommeil désiré vînt rafraîchir les créatures, que les ténèbres de la nuit ont été imaginées. Les mois sont complets quand la lune, ayant parcouru sa courbe elliptique, est revenue au point d'où elle était partie. Pour l'année, elle a terminé son cours lorsque le soleil a passé successivement par les quatre saisons et qu’il est revenu au même signe du zodiaque. L'énumération de ces corps lumineux, qui retournent sur eux-mêmes pour repartir ensuite, est du reste une découverte que Platon doit à la force de son intelligence et de son raisonnement. Quant aux étoiles, il pense que leur marche n'est pas moins certaine, et qu'elles conservent sans interruption une route régulière difficilement