Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/193

Cette page n’a pas encore été corrigée

elle est du ressort de la réflexion, de l'intelligence. (Qu'on me pardonne ces alliances de mots commandées par l'obscurité du sujet.) La première de ces natures est sujette aux changements et facile à voir. L'autre, au contraire, qui est reconnue par les yeux de l'esprit, qui est saisie et perçue par la pénétration de l'intelligence, est inaltérable, immuable, constante, éternelle, toujours la même. De là deux raisons, deux logiques, d'après Platon. L'une visible, résultant de perceptions qui ne sont que fortuites et isolées ; l'autre intelligible, dont l'existence s'appuie sur la base vraie, durable et constante de la raison.

Chapitre 10

Le temps, cette image de l'éternité, marche tandis que l'éternité est essentiellement fixe et immobile. Il va s'y réunir, et c'est comme un gouffre immense où il peut s'anéantir et s'abîmer, si telle est jamais la décision du créateur de l'univers. C'est par la mesure du temps que l'on peut apprécier les lois qui président aux révolutions du monde, et qui régissent le globe du soleil, celui de la lune, ainsi que les étoiles, faussement appelées par nous errantes et vagabondes ; car disons en passant que les contradictions de nos théories sur les courses de ces dernières peuvent être attribuées aux erreurs de notre intelligence. Du reste, le grand économe a établi les révolutions des