Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/184

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fortifiaient leur intelligence par d'autres études, il se rendit à Cyrène auprès de Théodore, pour apprendre la géométrie : il alla chercher l'astrologie jusque dans l'Égypte, pour s'y instruire même de la religion des prêtres. Il revint encore en Italie, s'attachant à Euryte de Tarente et au vieil Archytas, tous deux pythagoriciens. Il aurait même tourné ses vues du côté de l'Inde et des mages, s'il n'en eût été empêché par les guerres dont l'Asie était alors le théâtre. C'est pour cela qu'ayant fait des principes de Parménide et de Zénon une étude spéciale, il remplit ses ouvrages de toutes les beautés que ces philosophes offraient isolément à l'admiration. La philosophie jusque-là divisée en trois sections fut réunie par lui en un seul corps : et il démontra que ces diverses parties étaient mutuellement indispensables les unes aux autres ; que non seulement elles ne se combattaient pas, mais qu'encore elles se prêtaient un mutuel secours. En effet, bien qu'il eût emprunté à différents maîtres ces différentes parties de la science philosophique, à savoir, ce qui regardait la nature à Héraclite, la logique à Pythagore, la morale à Socrate même ; de tous ces éléments détachés il sut pourtant faire un seul corps, qui était en quelque sorte sa propre création. Et tandis que les chefs de ces écoles n'avaient livré à leurs auditeurs que des pensées mal polies et ébauchées, lui, en les soumettant à sa critique judicieuse et en