Page:Œuvres choisies de Thomas Campanella.djvu/243

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de nouveaux arts, car les astres peuvent enseigner le moyen de se diriger dans les airs.


Combien de choses m’ont appris ces sages sur les changements des apsides, et des excentricités et des obliquités, et des équinoxes et des solstices et des pôles, et sur la confusion des signes célestes, qui agissent dans les espaces immenses de la machine du monde, et sur les relations mystiques entre les choses de la terre et celles qui sont au-delà de notre globe, et sur les révolutions qui adviendront après la grande conjonction du Bélier et de la Balance, signes équinoxiaux du rétablissement des anomalies. Mais je te prie de ne pas me retenir plus long-temps. Il me reste beaucoup de choses à faire, et tu sais combien je dois me hâter. — Une autre fois je t’en dirai davantage.


J’ajouterai encore cependant qu’ils croient au libre arbitre de l’homme et qu’ils disent que si quarante heures d’horribles tortures n’ont pu forcer certain philosophe, qu’ils regardent comme très-grand[1], à dire une seule parole sur ce qu’on voulait lui faire avouer, par cela seul qu’il avait résolu de se taire, à plus forte raison, les étoiles ne sauraient nous faire agir contre notre volonté, puisqu’étant plus éloignées de nous que les choses de la terre, elles influent moins fortement sur nous. Mais, comme les étoiles opèrent insensiblement une certaine modification dans les sens, les hommes, qui sont plutôt soumis aux sens qu’a la raison di-

  1. Allusion à lui-même.