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leurs soins à ce que la génération et l’éducation des enfants soient bonnes, car leur opinion est aussi que les fautes des pères et des fils retombent sur la république qui ne veille pas à l’accomplissement de ce double devoir. C’est par suite de leur négligence à cet égard que les nations sont plongées dans les malheurs de tous genres. Ce qu’il y a de pis, c’est que les nations appellent paix et bonheur cet état misérable, parce qu’elles ne connaissent pas le vrai bien et qu’elles s’imaginent que le hazard seul régit le monde. Mais celui qui, comme le font les Solariens, étudie la construction du monde et l’anatomie de l’homme (ce qu’on fait chez eux sur les cadavres des suppliciés), ainsi que la structure des plantes et des animaux, est forcé de reconnaître hautement la sagesse et la providence de Dieu. L’homme doit s’appliquer tout entier à suivre la religion et à adorer son Créateur. Or, il ne peut le faire que difficilement, s’il ne cherche et ne reconnaît pas Dieu dans ses œuvres, en observant ses lois et en pratiquant la philosophie qui lui dit : Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fissent. Nous, qui exigeons de nos enfants et de notre prochain qu’ils nous honorent et nous rendent le peu de bien que nous leur faisons, ne devons-nous pas avoir plus de respect encore et de reconnaissance envers Dieu, qui nous a tout donné, qui nous a fait ce que nous sommes et en qui nous vivons toujours. Gloire à lui dans tous les siècles !

L’HOSPITALIER.

Ce que tu me dis de ces gens-là, qui ne connaissant que la