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comme des êtres vivants et comme les statues, les temples, les autels animés de Dieu. Ils vénèrent le soleil par-dessus tous les autres astres, et ne rendent le culte de Latrie à aucune créature, mais à Dieu seul, redoutant la peine du talion, qui les ferait tomber dans la misère et la tyrannie s’ils adoraient les créatures. Ils reconnaissent et contemplent Dieu sous la figure du soleil, qu’ils appellent son image, sa face et sa statue vivante, source par laquelle il déverse sur nous la lumière, la chaleur, la vie, la fécondité, en un mot, tous les biens. C’est pourquoi leur autel représente le soleil, et les prêtres adorent Dieu dans le soleil et dans les étoiles, qui sont ses autels, et dans le ciel, comme dans son temple. Ils implorent les anges qui vivent dans les étoiles, leurs habitations vivantes, comme des intercesseurs auprès de Dieu qui fait surtout éclater ses splendeurs dans le ciel et dans le soleil, son trophée et sa statue[1].


Voici quelques unes de leurs doctrines :


Les choses inférieures procèdent de deux principes, l’un mâle, l’autre femelle, le soleil et la terre, suivant eux ; l’air est la portion impure du ciel ; le feu vient du soleil ; la mer est la sueur de la terre ou la partie aqueuse produite par la combustion et la fusion des matières qu’elle renferme dans son sein ; elle est aussi le lien qui unit l’air à la terre, comme le sang est celui des esprits animaux et du corps. Le monde est un animal immense dans le sein duquel nous vivons comme vivent les vers dans notre corps. Nous ne devrions

  1. Suit un passage d’astrologie très-obscur.