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des Pléiades, ainsi que les canards et les oies, que les femmes conduisent gaiement aux champs dans le voisinage de la ville, où sont disposés des abris pour ces animaux et des bâtiments où les femmes s’occupent de la confection du fromage, du beurre, etc. ; elles y élèvent un grand nombre de chapons. Un livre intitulé Bucoliques traite de toutes ces choses.


Tout abonde dans la cité du soleil, parce que chacun tient à se distinguer dans son travail, qui est facile et court, et à se montrer discipliné. Le chef qui préside à chaque chose est appelé par le subordonné : Roi, ce titre n’appartenant, suivant eux, qu’à ceux qui savent et non à ceux qui ignorent. C’est une chose admirable que de voir avec quel ordre, hommes et femmes, divisés en bandes, se livrent au travail, sans jamais enfreindre les ordres de leurs rois, et sans jamais se montrer fatigués comme nous le ferions. Ils regardent leurs chefs comme des pères ou des frères aînés. Il y a dans le pays des Solariens des bois et des forêts, où ils s’exercent à chasser les bêtes féroces.


L’art nautique est très-honoré chez eux ; ils ont des vaisseaux et des trirèmes qui marchent sur la mer sans voiles, ni rames, par un admirable mécanisme, et d’autres avec des rames et des voiles ; ils connaissent à merveille les étoiles et le flux et le reflux de la mer ; ils voyagent afin d’étudier les diverses nations, le pays qu’elles habitent, ainsi que ses productions. Ils ne se laissent pas insulter, mais ils ne bravent personne, et ne se battent qu’à la dernière extrémité. Ils