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pour rendre les vaincus meilleurs, et non pour les détruire. Quand une querelle a lieu entre deux habitants de la Cité, soit pour cause d’injure ou pour tout autre cause (or, il n’en peut guère naître qu’à propos d’une question d’honneur), le chef et les magistrats punissent secrètement le coupable, si dans un premier mouvement de colère il s’est porté jusqu’à frapper son adversaire. Si la querelle s’est bornée à des paroles, on en remet la solution à la première bataille, disant que c’est sur l’ennemi seul qu’un Solarien peut décharger sa colère. Celui des deux antagonistes qui se distingue le plus dans le combat est déclaré avoir soutenu la meilleure cause et la vérité dans la querelle, et l’autre se soumet sans murmure ; cependant la justice se réserve, dans certains cas, d’appliquer des peines. Le duel est sévèrement défendu. Celui qui veut se montrer le meilleur, ne doit le faire qu’en combattant les ennemis de sa patrie.

L’HOSPITALIER.

Cette loi est fort sage, car elle empêche les dissentions et les guerres civiles, d’où naissent trop souvent les tyrans, ainsi que nous le montre l’exemple de Rome et d’Athènes. Maintenant, parle-moi, je te prie, de leurs différents travaux.

LE GÉNOIS.

Je crois t’avoir déjà dit que les travaux de la guerre et de l’agriculture, ainsi que le soin du bétail, sont en commun.