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Je ne saurais te parler en détail des explorations, des vedettes, des usages et des rites pratiqués au-dedans et au-dehors de la Cité. Tu te les imagineras facilement. On assigne à chacun l’emploi qu’il doit occuper, d’après son caractère et la constellation sous laquelle il a été engendré. C’est pourquoi tous font bien ce dont ils sont chargés et le font avec plaisir, puisque leurs travaux coïncident avec leurs dispositions naturelles.


Des sentinelles placées sur les murs de la septième enceinte sur les tours et sur les retranchements, gardent nuit et jour les quatre portes de la ville. Cette garde est confiée aux femmes pendant le jour, et aux hommes pendant la nuit. Ce service exerce leur activité et rend toute surprise impossible. Chaque sentinelle reste en faction pendant trois heures, ainsi que cela se pratique chez nous. C’est au coucher du soleil qu’on vient organiser les postes, aux sons d’une symphonie à laquelle se mêlent les tambours. Les Solariens cultivent le plaisir de la chasse, comme étant une image de la guerre. À certains jours de fête ils livrent des combats simulés à pied et à cheval sur les esplanades, pendant lesquels la musique joue pour les animer. Ils se plaisent à pardonner les erreurs et les offenses de leurs ennemis, et les secourent après la victoire. Si la république décide de raser une ville ou de punir de mort quelques uns de ses ennemis, on exécute ces arrêts le jour même de la victoire, pour n’avoir plus ensuite qu’à s’occuper du bonheur du peuple soumis.


Les Solariens pensent qu’on ne doit jamais se battre que