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ont perdu leurs jambes et leurs yeux. Enfin, ne leur restât-il plus qu’un membre, elle les emploierait dans la campagne, pour surveiller et rendre compte de ce qu’ils voient. Les infirmes sont, du reste, aussi bien traités que les autres.

L’HOSPITALIER.

Parle-moi maintenant de la guerre, s’il te plaît. Ensuite je te prierai de m’entretenir de la manière dont ils se nourrissent, puis de leurs arts et de leurs sciences, et enfin de leur religion.

LE GÉNOIS.

Le triumvir Puissance a sous ses ordres les chefs de l’artillerie, de la cavalerie, de l’infanterie, du génie militaire, etc. Ceux-ci commandent un grand nombre d’autres chefs et de gens choisis parmi les plus expérimentés dans leur art. Puissance a également sous lui des athlètes qui enseignent les exercices militaires. Parmi les athlètes, ceux à qui l’âge donne plus de prudence, initient les enfants au-dessus de douze ans au métier des armes ; des maîtres subalternes les ont habitués à la lutte, à la course, à lancer des pierres, etc. Puis on leur enseigne à frapper un ennemi, un cheval, un éléphant ; à manier une épée, une lance, un javelot, une fronde ; à monter à cheval, à poursuivre l’ennemi, à battre en retraite, à rester dans les rangs, à aider ses compagnons d’armes, à prévenir les attaques et à vaincre. Les femmes reçoivent la même éducation militaire, sous des maîtres