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Préface


Prennent à qui mieux mieux des airs de nostalgie,
Comme aux jours d’autrefois leurs vieux barons blasés.

On croirait, en voyant le soleil disparaître
Sous les grands peupliers qui bordent le chemin,
Qu’on va voir deux ou trois châtelaines paraître,
Revenant de la chasse un faucon sur la main.

Mais le rêve se perd. — Le castel en ruine
Passe devant nos yeux fatigués dès longtemps,
Comme le Juif-Errant qui se trame et chemine
En haillons, à travers les âges et le temps.

Au coloris, M. Évanturel joint encore la vérité du dessin et beaucoup d’esprit d’observation. Son Opticien est comme une jolie figurine en terre-cuite et modelée d’après nature, et son charmant croquis des Orphelins a été esquissé sur le vif. Voyez plutôt :

À pas égaux, toujours au centre du trottoir,
Traînant les bouts ferrés de leur semelle épaisse,
Le dimanche et les jours de fête, l’on peut voir
Les petits orphelins revenir de la messe.