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Pinceaux et Palette




C’est que dans l’ombre, au vestibule,
Le Temps revient poser sans bruit,
Les aiguilles de la pendule
Sur le point qui chante minuit.


Et le nouvel an qui dénoue
Les glands mêlés de son manchon,
Entre, bat des pieds, et secoue
La neige de son capuchon.


L’instant même a rompu la chaîne.
Nous assistons — touchant adieu —
Au départ du convoi qui traîne
Bien des douleurs vers le bon Dieu.


L’Avenir en tunique d’ombre,
Le front rêveur et l’œil glacé,
Pousse de son pied l’an qui sombre
Dans les abîmes du passé.


Mais qu’importe que minuit fasse,
Sur l’émail encore agité,
Changer les aiguilles de place
Par le doigt de l’Éternité !