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L’ÉTAT PSYCHIQUE PENDANT LA GROSSESSE

Malgré ces explications, Nadia crut que la Moscovite était folle et je fus le premier à lui apprendre que les relations homosexuelles étaient, en effet, assez communes dans certains milieux. Quelques années plus tard, à ce qu’on m’a dit, Nadia elle-même s’adonna à ces pratiques.

Si j’ai appris à ma compagne de lit différents raffinements érotiques, ce ne fut pas uniquement par luxure, mais aussi parce que souvent j’en étais réduit à la contenter en l’onanisant de différentes manières, n’ayant plus les forces suffisantes pour la satisfaire par le coït. Nadia avait, en effet, un appétit sexuel très grand et qui dépassait mes forces. Nous coïtions plusieurs fois pendant la nuit ; quelquefois elle me réveillait pendant la nuit ou au point du jour pour renouveler le coït. Quand je me sentais trop épuisé, je la satisfaisais par différentes manipulations et surtout par le cunnilingus qu’elle affectionnait particulièrement. Tous ces excès ne firent, je crois, aucun mal à sa santé, mais la mienne en fut ébranlée. Ce qui m’inquiétait surtout, c’était l’affaiblissement de ma mémoire : c’était peut-être une simple apparence, provenant de ce que les livres m’intéressaient de moins en moins et que je devenais incapable de fixer mon attention sur les matières étudiées.

Mes entrevues avec Nadia étaient fréquentes ; je passais la plupart des nuits dans son lit et ne rentrais chez moi que le matin, quelquefois pour emporter seulement les livres que je portais avec moi au gymnase. Mon père ne pouvait ignorer que je menais une vie irrégulière, mais il restait fidèle à ses opinions qui lui interdisaient de se mêler de la conduite des jeunes gens ; en outre, il était à cette époque excessivement préoccupé par ses propres affaires matérielles, qui marchaient mal.

Je me souviens que, couché avec Nadia la nuit, j’entendais quelquefois, à travers le mur, un bruit de formidable hoquet, avec des intonations hystériques et presque des hurlements. Nadia m’expliqua (elle l’avait su par les domestiques) que ces attaques vraiment monstrueuses de hoquet s’emparaient de sa voisine immédiate, une jeune