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APPENDICE

tandis que je la coïtais par derrière, more ferarum. En nous réunissant, nous lisions d’abord ordinairement quelque ouvrage lascif, les contes de Boccace, par exemple, ou les productions françaises naturalistes ; une fois suffisamment allumés par cette lecture, nous nous déshabillions pour faire l’amour. Guidé par les livres, j’eus l’idée de pratiquer sur Nadia le coïtus inter mammas et l’irrumatio ; pendant que je travaillais ses organes sexuels avec ma bouche et ma langue, elle prenait mon pénis dans sa bouche et opérait la fellatio. Ayant appris de moi que les femmes introduisaient dans leur vagin différents objets, elle me pria de l’onaniser en y mettant des bougies, des clefs, des crayons, des bâtons de cire à cacheter, etc. Je lui dis que le chatouillement de l’orifice urétral devait être particulièrement agréable aux femmes (je l’avais lu) ; par suite, elle m’autorisa à lui exciter l’urètre par différents objets effilés, par exemple par des épingles à cheveux en corne. Elle ne savait absolument rien de la pédérastie ; je lui expliquai comment avait lieu le coït entre mâles. Comme je lui disais qu’il y avait des individus qui jouissaient quand on leur introduisait le pénis dans l’anus, cela l’intéressa tellement qu’elle me demanda si je ne pouvais pas pratiquer sur elle la paedicatio. J’acquiesçai à ce désir et ne pus consommer l’acte qu’avec beaucoup de peine et après plusieurs tentatives infructueuses. Cette forme de copulation plut à Nadia, bien que l’acte lui fût d’abord douloureux. Dans la suite, nous renouvelâmes la paedicatio assez souvent. Nadia disait que cela ne valait pas le coït vaginal, mais que c’était agréable « pour changer. » À propos des relations homosexuelles, elle me raconta qu’il lui était arrivé une fois de dormir, non dans le même lit, mais dans la même chambre, avec une demoiselle, fille d’un riche négociant de Moscou, et que cette demoiselle se glissa dans le lit de Nadia, saisit à celle-ci les organes sexuels et voulut se coucher sur elle en posture de coït : Nadia, ne comprenant rien à cela et indignée, la rejeta de son lit, malgré les supplications de la jeune Moscovite qui lui disait que, dans sa ville, toutes les jeunes fille de sa classe faisaient ce que Nadia n’a pas voulu qu’on lui fît.