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L’ÉTAT PSYCHIQUE PENDANT LA GROSSESSE

une femme aussi sensuelle que Nadia et qui me donnât autant de plaisir physique. L’orgasme survenait chez elle vite, facilement et était prolongé, le spasme vénérien se renouvelait à de courts intervalles, se manifestant avec une grande intensité. Pendant le coït elle se démenait de toutes les façons, elle soupirait, gémissait, râlait, poussait des exclamations incohérentes et des cris, ses membres se convulsaient et se raidissaient cataleptiquement, sa vulve se contractait violemment et même, au paroxysme du plaisir, d’une façon douloureuse pour mon pénis ; son visage prenait alors une expression d’agonie, se voilait d’une lividité effrayante. Quelquefois le paroxysme de la volupté se terminait par une attaque hystérique de nerfs qui, dans les premiers temps, m’épouvantait, mais qui passait vite : elle riait hystériquement, pleurait, se débattait, etc. Les sécrétions voluptueuses de Nadia étaient très abondantes, jusqu’à s’écouler sur les draps du lit et y faire de grosses taches ; l’érection du clitoris, des grosses lèvres et des autres parties sexuelles était perceptible au toucher, ainsi que la chaleur accrue de la vulve congestionnée et dont les tissus se dilataient en devenant plus rouges. Tout le bas-ventre avait des mouvements convulsifs. Nadia n’était pas savante en matière érotique ; elle ne connaissait que le coït normal dans la posture ordinaire. Profitant de mes expériences et de mes lectures, je lui appris toutes sortes de raffinements. Je lui fis connaître le baiser more columbarum et le cunnilingus qui lui plut beaucoup et qu’elle finit par préférer au coït. Je l’excitais par des manipulations mammaires, clitoridiennes, anales, vaginales. Nous essayâmes toutes les postures imaginables du coït : le coït par derrière ou more ferino, le χελητίζειν des Grecs, le coït debout, enfin toutes les figuræ Veneris que nous pouvions inventer ou que je connaissais par les livres ou par les images obscènes, Nous coïtions sur tous les meubles (chaises, canapés, même sur une table, comme nous l’avions lu dans Pot-Bouille), et par terre sur un tapis et des coussins. Une fois, elle pencha la partie supérieure de son corps par la fenêtre dans la rue, en laissant le reste de son corps derrière les rideaux clos,