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L’ÉTAT PSYCHIQUE PENDANT LA GROSSESSE

la femme a été ou sera habillée, cachera soigneusement presque toutes les parties de son corps et rougira rien qu’à entendre le nom de la chose qui lui causa tant de plaisir… Combien diminuerait le plaisir sexuel sans tout ce conventionalisme — absurde en apparence, — de la pudeur féminine !

Pour les mêmes raisons, les sécrétions voluptueuses de la femme ont pour l’imagination la plus grande valeur symbolique ou fétichiste. Rien ne m’excite autant que la vue, le contact ou la seule idée du mucus vulvovaginal. C’est que c’est le signe visible et tangible de la sensualité, de la voluptuosité de la femme. L’érection des organes sexuels féminins est à peine visible : en revanche, grâce au liquide sexuel, il y a une preuve évidente et matérielle que la femme est érotiquement excitée, qu’elle a « des sens », comme disent les Français, que c’est un être terrestre comme nous autres ou que, si c’est un ange, c’est un ange qui quelquefois déchoit… Par toutes les forces de mon imagination, je me transporte dans les parties sexuelles de la femme, je me représente la jouissance qu’elle éprouve et cela décuple ou centuple ma propre jouissance directe. Dans tout cela, il y a des éléments non seulement sensitifs, mais moraux (ou, si vous aimez mieux, immoraux), éthico-affectifs et intellectuels. Mais je reviens à mon récit.

Ainsi, pendant cette période de 7 ans (de l’âge de 13 à celui de 20 ans), j’ai eu de fréquentes satisfactions sexuelles. Il y eut cependant, pour des raisons accidentelles, des périodes d’abstinence. J’avais alors des pollutions nocturnes (à raison d’une ou de deux par semaine). Quant il n’y avait pas d’excitation extérieure, mes besoins génésiques se calmaient et s’endormaient peu à peu, je me sentais la tête plus libre, l’énergie intellectuelle et physique accrues, mais, par suite de quelque stimulus accidentel (rencontre d’un livre ou d’une image pornographique, d’une nudité féminine, une conversation avec quelque dame qui essayait de m’éclairer sexuellement, etc.), mes ardeurs se réveillaient de nouveau et je retournais aux mêmes plaisirs épuisants. Je ne me sentais pas heureux. D’une