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APPENDICE

de 17 ans, j’avais perdu ma mère qui avait eu tardivement un enfant et était morte d’une fièvre puerpérale contractée par suite de la négligence du médecin accoucheur, qui ne s’était pas suffisamment désinfecté après avoir visité une malade. L’enfant était mort aussi quelque temps après.

Ma vie sexuelle pendant toute cette période a été très active (de 13 à 20 ans). En rentrant des vacances dont j’ai parlé plus haut, nous changeâmes de nouveau de logement et je ne revis plus jamais la petite Sarah. Mais je repris les relations sexuelles avec des collégiennes de bonne volonté, quelquefois je coïtais des servantes quand elles étaient jeunes et jolies. Pendant les grandes vacances, quand nous les passions au village, j’avais à ma disposition, pour ainsi dire, tout un harem. Et enfin je trouvai toujours des dames prêtes à « m’éclairer sexuellement ». Je pratiquais toujours avec succès la méthode qui consistait à feindre mon innocence, ma naïveté absolue. Je voyais que c’était un moyen presque infaillible pour « allumer » les dames et leur donner des idées libidineuses. C’est étonnant, ce qu’elles aiment à donner l’enseignement en cette matière ! Chacune désire être la première initiatrice. Mais, en même temps, ces dames étaient jusqu’à un certain point honteuses de ce qu’elles faisaient, à en juger par cette circonstance que toutes me disaient qu’elles faisaient cela pour mon bien, pour me « détourner de l’onanisme et des méchantes femmes » ; hypocrisie qui ne pouvait me donner le change. Mon expérience me fait croire que l’inclination pour les enfants impubères ou les adolescents à peine pubères n’est pas plus rare chez les femmes que chez les hommes.

Feindre l’innocence n’était pas seulement, pour moi, un moyen plus sûr d’atteindre mon but ; c’était aussi une source de plaisirs particuliers. En effet, j’éprouvais et j’éprouve encore une volupté intense à entendre une femme et surtout une jeune fille parler des choses sexuelles. On sent, en effet, quand elles en parlent, qu’elles sont érotiquement excitées, qu’un frémissement parcourt leurs parties génitales. Pendant que les femmes me décrivaient, par exemple,