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APPENDICE

me souviens qu’un pubis couvert d’une toison rousse ou plutôt rouge m’impressionna particulièrement. Une odeur forte se dégageait de toutes ces nudités féminines. Très excités, nous n’osâmes cependant réveiller personne et nous nous en allâmes doucement sans que les jeunes filles se fussent douté de notre visite matinale.

Mon cousin avait des relations sexuelles avec un grand nombre de servantes, d’ouvrières agricoles, de jeunes paysannes. Une jeune servante venait le voir quelquefois la nuit dans sa chambre où était aussi mon lit, sans se sentir gênée par ma présence : simplicité bucolique des mœurs ! Ces nuits-là je ne pouvais m’endormir : j’écoutais les baisers, le craquement du lit et autres bruits caractéristiques du coït, plusieurs fois renouvelé, les anecdotes pornographiques racontées par mon cousin à la jeune fille et tentigine rumpebar, comme disaient les Romains.

De mon côté, comme je l’ai dit déjà, je coïtais souvent avec les jeunes filles du village et de la domesticité : in ore vulvæ avec les vierges, normalement avec celles qui étaient déjà déflorées. Ces fortes femelles, admirablement râblées, étaient exubérantes de santé et de vie animale, avec leurs joues rouges, leurs énormes postérieurs, leurs seins durs et saillants, leurs jambes semblables aux colonnes doriques, leurs vulves musculeuses et puissantes. Elles profitaient de leur jeunesse et on les voyait se rouler avec les garçons dans tous les fossés, dans toutes les granges, sous toutes les meules, dans tous les coins où un couple pouvait s’étreindre. Si on les engrossait, elles avaient recours aux substances abortives (l’usage de l’ergot du blé était connu de toutes les jeunes filles) ou se faisaient avorter mécaniquement par des vieilles femmes expertes en ces manœuvres. Du reste l’opinion n’était pas sévère pour les faiblesses charnelles. Tout le monde, par exemple, savait qu’un veuf avait fait des enfants à ses deux filles, l’une desquelles était mineure. Cela ne faisait aucun tort à la considération générale dont il jouissait.

Pour être complet, je dois dire que, pendant ces vacances, il se trouva encore une propriétaire mariée, notre voisine, qui crut né-