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APPENDICE

pénis rigide, sans toutefois me masturber ce que, du reste, je n’aurais pas supporté non plus. Pendant ce temps, je lui caressais les seins nus et nous nous embrassions sur la bouche. Ces pratiques ne provoquaient pas chez moi d’éjaculation, mais seulement une érection agréable. Chaque fois je la suppliais de m’accorder le coït, au moins le coït in ore vulvæ, mais jamais elle n’a voulu y consentir pas plus qu’à l’onanisme buccal ou lingual.

Vinrent les vacances. Si on me permit de passer dans la classe suivante (la quatrième), ce fut par une grande indulgence de la part des professeurs et en souvenir de mes succès passés. En réalité, tout plein de préoccupations érotiques, je n’avais pas du tout travaillé en troisième et mes notes de l’année avaient été déplorables. Mais l’examen de passage entre la troisième et la quatrième était exclusivement écrit et je fus sauvé par le copiage qui vint en aide à l’indulgence des examinateurs, de sorte que j’obtins per fas et nefas la moyenne nécessaire.

Nous passâmes les vacances au village de mon oncle, endroit que je n’avais pas revu depuis deux ans. Mais j’y revins tout changé, aussi expérimenté en matière érotique qu’une grande personne. Maintenant mon cousin racontait des obscénités à quelqu’un qui les comprenait ! Et, au milieu des nombreuses servantes de la maison, des filles de ferme et des filles de champs, j’étais plongé dans une atmosphère vraiment cythéréenne. Je ne tardai pas à nouer des relations avec la plupart de ces filles, guidé du reste par mon cousin qui me facilitait les approches. Il m’expliqua qu’on pouvait tout obtenir de ces viragos robustes avec quelques cadeaux insignifiants : un paquet d’épingles à cheveux, un ruban de quatre sous, un bonbon, un gâteau, même un morceau de sucre. Et, en effet, pour ces offrandes dérisoires, les « vierges fortes » de l’Ukraine me permettaient de regarder et de palper les parties les plus secrètes de leur corps. Cela se passait n’importe où, dans une chambre, dans un hangar, une écurie, derrière une meule, dans les buissons. Les vierges ne permettaient que les attouchements ; celles qui n’étaient pas vierges