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APPENDICE

gane, au lieu d’aller s’effondrer dans la fente désormais close, continuait à proéminer, comme une verrue, et d’un air mutin, entre les brunes grosses lèvres refermées ; chez les autres jeunes filles, au contraire, l’extrémité du clitoris, une fois mise en liberté, ne se dressait entre les grosses lèvres refermées que pendant quelques secondes, puis se contractait, se retirait au fond du sillon génital et devenait invisible.

Ces relations continuèrent, plus ou moins irrégulièrement, jusqu’à la fin de l’année scolaire. D’autres collégiennes, avec le pubis glabre ou poilu, vinrent se faire besogner par les garçons. Quelquefois nous nous réunissions plusieurs garçons et plusieurs filles ensemble et chaque garçon coïtait plusieurs filles, l’une après l’autre, tant qu’il en avait la force. Cela se passait tantôt dans les chambres des collégiens, tantôt à la promenade dans les bois des environs de Kieff, notamment dans une maison de bois abandonnée au milieu de la forêt.

J’ai dit que je lisais de préférence à cette époque les romans français. Les romans russes n’étaient pas suffisamment érotiques pour moi. La littérature russe était très chaste alors : elle a bien changé depuis, surtout dans ces dernières années. En ce qui concerne la manière de traiter des relations sexuelles, il y a autant de différence (mais dans le sens inverse) entre la littérature russe d’il y a 20 à 30 ans et celle d’aujourd’hui qu’entre la littérature anglaise du temps de la reine Anne et celle de la période comprise entre 1830 et 1860. Nous avons aujourd’hui des écrivains dont raffole le public (Artsibacheff, par exemple) qui poussent la pornographie aussi loin que les naturalistes et décadents français les plus libidineux. IL n’en était pas ainsi alors. Les belles lettres étaient austères. Je lisais aussi, avec grande excitation et quand je pouvais me les procurer, les livres ou chapitres scientifiques sur l’anatomie, et la physiologie des organes sexuels. Une lecture surtout me donna, la plus forte émotion érotique. C’était un article publié dans un périodique médical qui tomba entre mes mains chez un médecin, ami de mon père. Pendant que les grandes