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APPENDICE

la femme. Le mucus que sécrète la femme qui jouit (qui jute, comme disent les Français) est également très agréable au palais, malgré son goût âcre et salin et quoique Aristophane l’appelle (dans les Chevaliers) τὸν δρόσον ἀπόπτυστον[ws 1]. Une fois je recueillis ce liquide dans la fente génitale de Sarah avec une cuiller à thé, après avoir masturbé la fillette et avalai avec délices ce nectar salé. L’odeur de l’urine que je sentais en passant ma langue dans le voisinage du méat urinaire, m’était, au contraire, désagréable, mais cette odeur ne se faisait sentir qu’au commencement de l’opération et disparaissait ensuite, sans doute à cause de l’abondance des sécrétions voluptueuses qui venaient recouvrir les traces d’urine.

Les séances que je viens de décrire ne pouvaient avoir lieu très souvent. En effet, quelquefois des camarades venaient me voir le soir et me retenaient chez moi. D’autres fois, et cela arrivait fréquemment, Elias et Sarah recevaient des visites chez eux ; or j’étais, parmi leurs amis, le seul qu’ils eussent admis à leurs amusements sexuels et rien de compromettant ne pouvait se passer en présence d’une autre personne que moi. Enfin, bien que les parents n’entrassent pas généralement dans les chambres des enfants, ceux-ci n’osaient presque jamais s’amuser de cette manière tant qu’ils ne se savaient pas seuls dans la maison (les domestiques n’entraient pas en ligne de compte, car il était facile, le cas échéant, de ne pas leur ouvrir la porte) : ils attendaient donc les soirées où les parents étaient dehors. Cela faisait que nous ne pouvions nous amuser que de temps en temps. Tels furent donc les plaisirs que j’eus avec les deux enfants juifs pendant cette année scolaire. Quant à eux, ils s’étaient amusés sexuellement longtemps avant d’avoir fait ma connaissance. Une femme de chambre qu’ils n’avaient plus les avait initiés aux plaisirs vénériens.

Par l’intermédiaire du gymnase, j’ai eu d’autres liaisons sexuelles. Un camarade de classe me raconta qu’il coïtait des collégiennes qui venaient le voir chez lui. Il n’avait pas ses parents à Kieff et

logeait en pension dans une famille qui ne le surveillait pas du tout.

  1. note de wikisource : la hideuse rosée, cf. les Cavalier, trad. remacle.org