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L’ÉTAT PSYCHIQUE PENDANT LA GROSSESSE

et les petites lèvres, toute la vulve palpitait, je voyais l’orifice du vagin s’élargir et se rétrécir spasmodiquement ; un liquide visqueux filait de cette ouverture de plus en plus abondamment, ruisselait partout. Pendant ce temps, la jeune fille se démenait frénétiquement, agitait les bras dans l’air, en crispant les doigts ou saisissait les objets qui étaient à sa portée, mon épaule, mon bras ou bien le bras de son frère, qui était auprès de nous, ou encore le pénis de celui-ci quand cet organe était exhibé. Tantôt elle serrait vigoureusement, à m’étouffer, ma tête entre ses cuisses veloutées et parfumées, comme si ces jambes avaient des crampes ; tantôt, au contraire, elle ouvrait ses jambes et les distendait démesurément, comme si elle voulait se fendre en deux, tantôt les levait en l’air, les agitait, les approchait de sa tête. Elle se débattait si énergiquement que ses organes sexuels à chaque instant s’arrachaient à ma bouche qui les reprenait ensuite. Des paroles entrecoupées exprimaient aussi l’intensité de la jouissance de la fillette. Son frère apprit à faire comme moi. Elle, à son tour, eut l’idée de lui exciter avec la langue l’extrémité du pénis et le masturbait avec la main. Elle m’offrit de me le faire aussi à moi, mais je ne le voulus pas, par peur panique de toutes les pratiques qui ressemblaient à la masturbation directe. Je me contentais du coïtus in ore vulvæ, ne considérant pas cela comme une sorte de masturbation. Quant aux pratiques du cunnilinguus, elles m’étaient agréables surtout par la vue de l’orgasme aigu de la fillette ; j’éprouvais aussi un plaisir direct à manier intimement et à regarder de si près ces parties si secrètes, cette vulve écarlate, béante, palpitante qui, avec ses plis chauds et humides, semblait, comme un visage, avoir une expression de langueur douce ou de désir enflammé. Ce n’est pas pour le plaisir de faire des descriptions que je raconte tout cela, c’est pour analyser exactement mes sensations. Le goût même des muqueuses sexuelles était très agréable à ma langue et à ma bouche. C’est, du reste, ce qu’ont éprouvé tous les viveurs : souvent ils disent qu’il n’y a pas de mets plus savoureux que ces parties de