Page:Études de psychologie sexuelle, tome VI (extrait), Confession sexuelle d’un Russe du sud, 1926.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
APPENDICE

avait des nudités ordinaires, reproductions des tableaux du Titien, de Rubens, etc., puis quelques photographies obscènes, chose que je voyais pour la première fois dans ma vie. Une de ces photographies, achetées par le père de Minna en Égypte, représentait une scène de pédérastie. Cela me parut renversant, je ne voulais pas admettre la possibilité de choses pareilles. Minna et Sophie m’assurèrent que ce n’était pas une fiction, que c’était un sport très répandu entre hommes et que les femmes aussi s’aimaient et coïtaient entre elles. Nouvel étonnement, nouvelles manifestations d’incrédulité de ma part. Alors les jeunes filles confirmèrent leurs paroles par des actes. Elles ôtèrent leur pantalon, se mirent sur un canapé, en entrelaçant leurs jambes et appliquant leurs vulves l’une sur l’autre, et coïtèrent en ma présence. Pendant la durée de l’acte, les deux cousines manifestaient leurs sensations voluptueuses par les changements de couleur de leur visage, par leur respiration haletante, par de petits cris et gémissements, par des baisers ardents entremêlés de légères morsures, enfin par les contorsions involontaire de leurs corps. Mais moi, en les regardant faire, j’étais presque autant ému qu’elles et l’érection que j’éprouvais était douloureuse à force d’être intense. Ayant terminé l’acte, Minna se leva : Sophie restait couchée sur le dos, les jambes écartées. Je remarquai que la vulve de la jeune fille était lubréfiée par un liquide dont un filet blanchâtre et épais glissait lentement le long du sillon génital et du périnée, et, tombant sur le velours défraîchi du canapé, tachait l’étoffe. Me rappelant mes lectures dans le manuel des maladies vénériennes, je crus que c’était une suppuration due à une maladie secrète et le dis aux jeunes filles qui se mirent à rire et me dirent que cette espèce de « jus » coule toujours des organes sexuels des femmes quand elles éprouvent du plaisir dans cette partie de leur corps.

Ayant vu que les deux jeunes filles avaient le mont de Vénus poilu, je compris enfin qu’il en était ainsi chez toutes les femmes adultes. J’ai raconté déjà que j’eus une sensation de dégoût la première fois qu’il m’arriva de toucher le poil des parties sexuelles de la femme