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L’ÉTAT PSYCHIQUE PENDANT LA GROSSESSE

Recommandation inutile : la honte suffisait à m’empêcher de parler.

Mon premier coït fut donc pour moi une déception, puisqu’il me causa des sensations plutôt douloureuses que voluptueuses. Et pourtant j’étais tourmenté du désir ardent de recommencer l’expérience. Pendant les jours suivants, je m’arrangeai de façon à me retrouver seul avec Olga et aussi avec Glacha et à avoir avec elles des coïts plus ou moins complets. Une fois je les ai rejointes quand elles dormaient avec Kostia sur les matelas du salon, et Kostia et moi nous les possédâmes chacune alternativement. Maintenant j’éprouvais plus de plaisir ou, pour mieux dire, moins de souffrance en coïtant, mais les spasmes vénériens de la vulve me faisaient mal encore et je redoutais le moment, quand à l’expression du visage des fillettes je devinais que le paroxysme du plaisir suprême allait venir pour elles. Glacha comme Olga n’était plus vierge depuis des années.

Une semaine environ après la promenade au bois, Minna et Sophie m’emmenèrent à Kieff. Le prétexte était une fête de bienfaisance qui devait avoir lieu dans un jardin public de la ville. Faisaient partie du programme de la fête une tombola pour enfants, différents concours et jeux également pour les enfants, mais une partie des divertissements était destinée aux grandes personnes ; le père et la mère des jeunes filles devaient y figurer : l’un devait déclamer une poésie, l’autre chanter des romances. Mes parents furent invités, mais ils ne voulurent pas y aller et, sans la moindre appréhension, me laissèrent partir seul avec Minna et Sophie dont ils ne soupçonnaient pas les passions. Nous allâmes à la fête qui me parut plutôt ennuyeuse ; puis, quittant leurs parents qui restèrent dans le jardin, les jeunes filles rentrèrent avec moi chez elles bien avant la fin de la fête. Le soleil était encore assez haut sur l’horizon et les jeunes filles me dirent que leurs parents, invités ailleurs, ne rentreraient pas avant la nuit. La famille logeait à l’hôtel où elle occupait trois ou quatre pièces. Les jeunes filles m’introduisirent dans leur chambre. Elles me montrèrent d’abord des gravures où il y