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APPENDICE

potelées, ce corps d’enfant rappelait les nudités de Boucher. Mon but n’a pas été atteint, puisque je n’ai pas vu ce que je voulais voir surtout, mais j’ai pu repaître mes yeux des rotondités rosées de la petite servante et, pour ne pas être surpris, je me recouchai bientôt sur mon canapé.

Pour me convaincre de la vérité des conclusions que j’avais tirées de ma lecture, je n’osais pas, naturellement, m’adresser aux grandes personnes. Je pensais que les deux fillettes devaient être renseignées sur ce point. Ainsi, dans la journée même qui suivit la matinée dont je viens de parler, me trouvant seul avec Olga, je voulais lui demander des renseignements, quand elle me devança en me parlant de Glacha et Kostia. « Tu sais, la nuit, ils en font de belles ! Après le coucher, je les entends causer. Et Glacha dit à Kostia : voilà, comme ça ! Fais-moi ça encore ! Mets-le dedans ! Plus fort ! Ah non, assez, tu me fais mal, tu l’enfonces trop ! » — « Mais qu’est-ce que cela veut dire ? fis-je, feignant de ne pas comprendre. Qu’est-ce qu’il met dedans et où ? » — « Comment, répondit Olga, tu ne comprends pas ? Mais il lui plante sa pissette dans le ventre ! » Je répliquai : « Ce que tu dis là n’est pas possible. Est-ce que la pissette d’un garçon peut entrer dans celle d’une fille ? » « Si elle le peut, dit Olga, je le crois bien ! Même la pissette d’un homme ! » « Mais le trou est si petit ! » — « Il s’élargit. Veux-tu, je te montrerai ça » Elle se retroussa et la vue de sa vulve, qui se détachait, en plus brun, sur la blancheur du reste du corps, vue qui ne m’avait nullement ému quelques jours auparavant, m’excita beaucoup cette fois : c’est que je possédais maintenant la clef du mystère sexuel. Mais les choses n’allèrent pas plus loin ; quelqu’un, en survenant, fit rabattre la jupe à Olga. Je pus seulement lui demander à voix basse : « Mais pourquoi est-ce qu’on ferait ces choses que tu dis ? » Elle répondit : « Les grandes personnes pour faire des enfants ; les petits, pour s’amuser. » Cette fois et le jour suivant, je ne pus trouver l’occasion de continuer la conversation.

Ensuite Olga, accompagnant ma tante, fut absente pendant plu-