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APPENDICE

sexuelles pendant la période de mes deux premières années au gymnase. Pour être complet, je puis raconter seulement que, pendant que j’étais en première classe, je fus frappé par différents mots obscènes qui s’étalaient partout dans les rues, sur les murs, sur les bancs des promenades publiques, etc. J’ignorais le sens de la plupart de ces termes et interrogeai là-dessus mon père. Il me dit seulement que c’était de vilaines choses écrites par des voyous. Alors, avec mon petit ami (celui-là même avec qui nous avions si naïvement essayé de nous faire passer pour de grands savants), nous nous fîmes un devoir d’effacer ces mots sur les murs ou sur les bancs des jardins quand personne ne nous voyait. En dehors de ce fidus Achates[ws 1], j’avais dans ma classe d’autres amis, moins intimes, du reste, j’étais en bons termes avec tous les élèves de ma classe : je ne me battais jamais avec eux. Ceux qui pouvaient ne pas éprouver pour moi de sympathie particulière étaient tenus en respect par la réputation de ma force physique. On savait que j’avais rossé plusieurs élèves des deux classes immédiatement supérieures à la nôtre et cela me faisait une grande popularité.

Je passai les vacances entre la 1re et la 2e classe en Crimée, au bord de la mer. L’année suivante, ayant subi, avec le succès habituel, l’examen de passage de la 2e à la 3e classe, étant, par conséquent, reçu élève de 3e, je partis en vacances avec mes parents, non plus au bord de la mer, ni au village de mon oncle, mais dans une ville aux environs immédiats de Kieff, au bord du fleuve Dniéper, au milieu des bois. Des amis de notre famille venaient nous visiter souvent, entre autres ma tante célibataire qui amenait avec elle Olga. Celle-ci, le jour même de son arrivée exhiba devant moi, au jardin, ses parties sexuelles, en soulevant sa robe et en disant : « Comme il fait chaud aujourd’hui ! Tu vois, je n’ai même pas mis mon pantalon ! » Je lui tournai le dos sans me sentir troublé. Mais, quelques jours après, tout mon équilibre psychique se modifia.

La maison de campagne que nous occupions était louée meublée. Parmi les différents meubles abandonnés à notre usage il y avait une

  1. Note de wikisource : fidèle compagnon