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APPENDICE

sont considérés en Russie comme une chose scandaleuse.) — « Encore une erreur, reprend Macha, votre papa vient la nuit rejoindre votre maman. Écoutez donc, je vais vous dire quelle danse ils dansent. » Alors je me fâche, défends à Macha de parler et menace de m’en aller si elle continue. Ce n’est pas que je devine ce qu’elle va dire, pas le moins du monde ! Mais je sens qu’elle va dire quelque chose de contraire aux bienséances et de calomnieux en même temps. Cette conversation, dont je me souviens si bien, recommençait tous les soirs et chaque fois je la coupais en menaçant de m’en aller. Une fois, Macha me dit : « Pendant que vous dormirez, je viendrai auprès de vous et entourerai vos testicules (en Russie on désigne vulgairement ces organes par le mot ordinaire qui veut dire œufs, yaïtsa) avec une ficelle que je serrerai très fortement en faisant un nœud avec elle ! Et alors qu’est-ce que vous ferez ? Vous ne pourrez rien faire ! » L’idée de ce danger mystérieux m’effraya et alors je dis à Macha que, pour prévenir cette attaque, je me plaindrais à mes parents. Ce fut son tour de s’effrayer, elle me pria de n’en rien faire et jura que ses paroles n’étaient qu’une plaisanterie. « Une plaisanterie bien bête, » lui répondis-je. Enfin, un soir, elle fut plus hardie. Pendant que je lui montrais les gravures in-folio de l’Histoire des Croisades de Michaud, étant assis à gauche de la jeune fille, elle retroussa doucement sous la table ses jupons (en Russie, les femmes du peuple ne portent pas de pantalon) et saisissant brusquement de sa main gauche ma main droite, elle mit celle-ci sur sa vulve, tandis que de sa main droite elle ouvrit mon pantalon et saisit fortement mon membre viril. Ma main, avec laquelle elle essaya de frotter son mont de Vénus sentit quelque chose de velu et d’humide, ce qui me dégoûta profondément. Indigné, je me levai en m’arrachant aux mains de Macha et lui déclarai que j’irais tout de suite voir mon père. Elle pâlit, se mit en travers de la porte et me supplia, en pleurant ou feignant de pleurer, de ne pas la perdre en la dénonçant. J’avais le caractère trop faible pour ne pas céder à ses supplications et je lui promis de ne jamais parler à personne de cet incident. Mais désormais j’avais peur de rester avec Macha en tête à