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L’ÉTAT PSYCHIQUE PENDANT LA GROSSESSE

à la maison raconter la chose à notre maman. Cette inclination à la mouchardise était vraiment inexplicable chez cette enfant, car nos parents tâchaient toujours de nous inspirer la haine la plus profonde de la dénonciation, nous disaient toujours qu’il n’y a rien de si mauvais que d’être rapporteur et grondaient toujours Olga quand elle essayait de « rapporter ». Mais la délation et la calomnie étaient chez elle une passion irrésistible. Elle haïssait tout le monde et s’efforçait de faire du mal à tous, ne trouvant autour d’elle qu’affection et amour. Cela paraît d’une psychologie invraisemblable et pourtant c’est un fait. Je pense, encore une fois, que la chose ne peut s’expliquer que par quelque triste hérédité. Quand Olga fut retirée de notre maison, ma mère, pour expliquer l’événement, nous raconta une histoire fantaisiste. Nous voyions cependant Olga (qui demeurait désormais avec ma tante à la campagne), de loin en loin. Nous connaissions le vol commis par la petite, puisqu’il se découvrit en notre présence, mais nous n’y avions pas attaché d’importance. Encore moins fûmes-nous frappés par ses manipulations sur nos organes sexuels, puisque j’avais même oublié cet épisode qui me fut raconté beaucoup plus tard. Quand, à l’âge de 10 ans, ma tante se transporta dans notre ville pour mettre Olga au collège, en qualité d’élève externe, j’ai eu l’occasion de voir mon ex-compagne plus souvent et c’est seulement alors que j’appris qu’elle n’était pas ma sœur véritable.

À l’âge de 7 ans je savais déjà comment étaient faites les fillettes, ayant observé la conformation de mes sœurs, mais cela ne m’intéressait nullement. Ici se place un épisode dont j’ai gardé un souvenir très net, bien qu’il ne m’ait pas du tout impressionné sexuellement. J’avais entre 7 et 8 ans.

Nous passions l’été dans une villa au bord de la mer Noire, dans une ville du Caucase. Nous avions pour voisins la famille d’un général dont les 3 fils (6, 9 et 10 ans) venaient souvent jouer avec moi dans l’immense jardin qui entourait nos maisons de campagne. Je me souviens qu’un jour j’étais seul avec le garçonnet de 9 ans, Sérioja (diminutif de Serge), auprès d’un mur sur lequel était dessiné au charbon un homme avec