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APPENDICE



Confession sexuelle d’un Russe du Sud, né vers 1870, de bonne famille, instruit, capable, comme beaucoup de ses compatriotes, d’analyse psychologique, et qui rédigea en français cette confession en 1912. Il faut tenir compte de ces dates pour comprendre certaines allusions politiques et sociales.

Sachant, par vos ouvrages, que vous trouvez profitable à la science la connaissance des traits biographiques concernant le développement de l’instinct chez différents individus, soit normaux, soit anormaux, j’ai eu l’idée de vous faire parvenir le récit consciencieux de ma propre vie sexuelle. Mon récit ne sera peut-être pas très intéressant au point de vue scientifique (je n’ai pas la compétence nécessaire pour en juger), mais il aura le mérite d’une exactitude et véracité absolues ; de plus, il sera très complet. Je tâcherai de rappeler mes moindres souvenirs à ce sujet. Je crois que, par pudeur, la plupart des gens instruits cachent à tout le monde cette partie de leur biographie ; je ne suivrai pas leur exemple et il me semble que mon expérience, malheureusement très précoce, dans ce domaine, confirme et complète beaucoup de remarques que j’ai trouvées disséminées dans vos livres. Vous pouvez faire de mes notes l’usage que vous voudrez, naturellement, et comme vous le faites toujours, sans me nommer.

Je suis Russe de nation (issu du croisement de grands-russiens et de petits-russiens). Je ne connais aucun cas de morbidité caractéristique chez mes ascendants et parents. Mes grands-parents, du côté paternel et maternel, ont été des gens très bien portants, très équilibrés psychi-