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L’ÉTAT PSYCHIQUE PENDANT LA GROSSESSE

un épisode qui confirme cette théorie. Étant élève du Polytechnicum de Zurich, il avait un camarade russe qui vivait avec une maîtresse, une étudiante, ou plutôt pseudo-étudiante, également russe. Un matin, d’assez bonne heure, le juif alla voir son ami chez lui. Une voix de femme dit à l’étudiant juif d’entrer ; il entra, n’y trouva pas le camarade, mais, en revanche, trouva sa maîtresse en chemise et auprès du lit défait. Par une pudeur instinctive, le visiteur fit un pas en arrière, mais la jeune femme le retint et, au bout de quelques minutes, il était au lit avec elle. La jeune russe dit que son amant venait de sortir et ne rentrerait pas avant quelques heures, puis expliqua sa propre conduite. Elle dit que dans ses relations avec l’étudiant russe elle n’était jamais assouvie parce qu’il éjaculait trop vite et terminait la copulation avant que sa partenaire ait eu un orgasme, une éjaculation de son côté. Ce matin-là, en coïtant avec elle, il l’excita beaucoup ; c’était, du reste, le cas ordinaire : par le coït rapide il exaspérait au plus haut point le prurit vénérien de la jeune femme sans la satisfaire. Il était donc parti, la laissant inassouvie et en proie aux plus violents désirs. Elle était déjà sur le point de se masturber — moyen auquel elle recourait rarement, car cela lui occasionnait des maux de tête — quand elle entendit une voix, d’homme et se décida de se livrer au premier qui entrerait. Et elle fut bien contente de voir un juif, car elle avait remarqué que le coït avec les juifs était plus prolongé qu’avec les chrétiens. Comme la Milanaise dont j’ai relaté les paroles, elle prétendait éjaculer quelquefois deux fois en une seule copulation avec un juif.

Puisque je parle des particularités que j’ai observées chez les hétaïres italiennes, j’ajouterai encore que la plupart m’ont assuré préférer les relations homosexuelles aux relations sexuelles avec les hommes. Celles qui n’étaient pas jeunes affirmaient que ces goûts étaient maintenant bien plus répandus qu’autrefois. Il y en avait qui aimaient les petites filles, pendant féminin de la pédérastie au sens propre du mot.

J’ai maintenant environ 40 ans. J’ai passé les 8 ou 9 dernières