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APPENDICE

Une exquise Napolitaine de 17 ans, déflorée depuis quelques mois à peine, me dit, toute rayonnante de volupté après avoir été coïtée par moi in ore vulvae : Non vale questo meglio di una chiavata ? (cela ne vaut-il pas mieux qu’une « foutée » ?) et pour atténuer la crudité de l’expression chiavata, elle ajouta pudiquement et en baissant les yeux : … « come dicono i Napoletani… » (comme s’expriment les Napolitains). Cela m’a rappelé le « outre… que vous me feriez dire » dans le Tartarin de Daudet. Sur ma prière, elle expliqua sa préférence : « In una sola seduta ho fatto due volte. Ciô non mi succede mai chiavando. Quando si chiava, non ho fatto ancora nemmeno una volta, a dura pena comincio di riscaldarmi, ed ecco, zick-zack, il benedetto signore ha già sborrato, l’ucellone è uscito fuor della gabbia, ed io rimango fritta. Dell’altro modo, al contrario, io sborro due, o tre volte prima che l’altri abbia fatto ». C’est-à-dire « en une seule séance j’ai fait deux fois. Cela ne m’arrive jamais en foutant. Quand on me fout, je n’ai pas fait encore une seule fois ; à grand’peine commençais-je à m’échauffer et voilà que mon monsieur, une, deux, a déjà éjaculé, le grand oiseau (le membre) est sorti de la cage et je reste en panne. De l’autre façon, au contraire, j’éjacule deux ou trois fois avant que mon partenaire ait fait[1] ».

Cela me rappelle ce que me disait une cocotte milanaise qui déclarait aimer beaucoup à coïter avec les juifs parce qu’ils éjaculent, à cause de la circoncision qui leur endurcit le gland et le rend peu sensible au frottement, moins vite que les chrétiens. « Avec un chrétien, disait-elle, il m’arrive constamment de rester inassouvie parce qu’il éjacule avant moi. Dans un seul coït avec un juif, j’éjacule souvent deux fois, et encore ma seconde éjaculation aurait lieu avant celle de mon partenaire si je ne retenais l’eau afin de lâcher les écluses en même temps que lui[2] ». Un juif russe m’a raconté

  1. La même jeune fille disait que le coïtus in ore vulvae l’enivrait (mi inebbria). Elle disait, du reste, la même chose de la vue des photographies obscènes.
  2. Plusieurs femmes m’ont dit qu’elles pouvaient par un effort, retarder, pendant le coït, le moment de leur éjaculation (se retenir).