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L’ÉTAT PSYCHIQUE PENDANT LA GROSSESSE

je me souvient qu’une autre prostituée m’a raconté l’émotion violente qu’elle avait éprouvée à 10 ou 11 ans en voyant l’organe sexuel de son père : « ce morceau de viande ne me sortait pas de l’esprit : quel pezzo di carne no si rimuoveva dal mio spirito », disait-elle. Elle ajouta qu’elle avait été peut-être encore plus émue sexuellement en voyant pour la première fois la toison du pubis de sa mère. Cette image lui apparaissait en rêve et provoquait chaque fois des pollutions. Toutes dans leur enfance, s’étaient intéressées aux parties sexuelles des garçons. J’ai eu l’occasion d’observer moi-même l’intérêt que les fillettes témoignent pour les organes virils. Dans le voisinage d’une petite ville riveraine d’Italie, j’ai vu un homme qui se baignait dans la mer se laver le pénis au savon. Un groupe de petites filles entre 10 et 12 ans, se tenant à une certaine distance, observait cette scène attentivement. Une autre fois, au bord de la mer également, près de Gênes, j’ai vu un gars de 15 ou 16 ans, tenant dans sa main son pénis érigé. Je crois qu’il se masturbait. Pas loin de lui, une fillette de 13 ou 14 ans se glissait à pas de loup et sans bruit entre les rochers, tâchant de s’approcher pour mieux voir et fixant des regards ardents sur le gros priape du jeune homme. Ce dernier, m’ayant aperçu, entra soudainement dans l’eau et la jeune fille alla se cacher derrière les rochers. Je me trouvais une fois à Florence, dans la salle de Niobé de la Galeria degli Uffizi. Une petite fille d’une huitaine d’années et, à en juger par le costume, appartenant aux classes populaires, entra dans la salle et s’approcha de la statue d’un niobide couché sur le dos. Ayant jeté autour d’elle un regard circulaire et se croyant seule (elle ne me vit pas, car je me tenais derrière une statue), elle se mit à palper et à caresser le pénis de marbre de la statue, puis elle le baisa. Je fis un mouvement, elle m’aperçut, rougit et quitta la salle au galop[1].

  1. Autre exemple de la fascination qu’exerce le pénis sur les petites filles. J’ai vu une foi, au bord de la mer, près de Gênes, une femme du peuple ordonner à sa fille de 11 ou 12 ans de laver un enfant de 2 ou 3 ans. Comme sa mère ne la surveillait pas, la petite fille, au