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APPENDICE

dans le water-closet dont la porte s’ouvrait sur le balcon. Ils y restèrent enfermés pendant assez longtemps. Je restais à mon poste d’observateur pour voir la fin. La fillette sortit la première, laissant la porte ouverte : la direction de l’entrée était telle que je ne pouvais voir ce qu’y faisait le garçon resté seul. Quelques instants après, une femme du peuple, sans doute la mère, entra dans la chambre, se dirigea vers le water-closet, et en fit sortir le garçonnet en le battant avec violence. Probablement elle le surprit pendant qu’il se masturbait. Cette scène, à cause de sa rareté même, m’excita extraordinairement.

En épiant les fillettes pour voir leurs organes sexuels, j’ai eu l’occasion de faire beaucoup d’observations sur les enfants des basses classes. J’ai pu constater que, lorsqu’ils ne se croient pas observés, ils se divertissent souvent d’une manière moins innocente qu’on ne croit. Ils s’amusent souvent à toucher les organes sexuels de l’autre sexe. Une fois j’ai vu un garçonnet faire le cunnilingus sur une fillette, ils avaient 5 à 6 ans, pas plus. Cela se passait entre les barques, posées à terre, d’un port de mer.

Mon autre mauvaise passion, acquise à la même époque si néfaste pour moi, est une espèce d’exhibitionnisme. Ma danseuse de Naples m’a dit qu’un de ses plaisirs favoris était de regarder les messieurs pisser dans les urinoirs. Il ne faut pas oublier que les urinoirs sont souvent en Italie en plein air, de sorte que les passants peuvent voir facilement les pénis des urineurs. « Depuis quel âge t’amuses-tu ainsi ? » lui ai-je demandé. « Mais depuis mon enfance, da bambina ! » Cela attira mon attention sur un fait que je n’avais pas remarqué jusqu’alors, à savoir que les jeunes filles, en Italie, en passant devant les urinoirs occupés, y jettent des regards curieux. Cette idée excita mon imagination. Dès lors, en satisfaisant mes besoins dans un urinoir public, je me postais de manière à ce que mon membre pût être facilement vu par les passantes (chose très facile, étant donnée la construction des urinoirs italiens). Et j’ai pu noter que beaucoup de jeunes filles guettaient ce spectacle et le contemplaient avidement. Les